Nous sommes allés à Kuta, au sud de Lombok, pour sa côte encore sauvage et ses plages de sable blanc. On ne nous avait pas menti, nous avons découvert un littoral d’une grande beauté mais cette petite ville offre bien d’autres choses encore si l’on prend le temps d’emprunter ses routes sinueuses à scooter mais également à pied. Des trésors au sens propre du terme puisque on y trouve de l’or! Inutile de se ruer là-bas pour cela, l’activité existe belle et bien mais de là à faire fortune…
Par ailleurs, l’agriculture et l’activité artisanale constituent l’essentiel de l’économie, culture du tabac, pastoralisme et confection de chaume à destination des toitures traditionnelles sont des exemples des métiers très présents sur Lombok en général et à Kuta en particulier.
Pour aller à Kuta…
Nous sommes partis de Gili Air et nous avons pris un pack à la compagnie WISITA comprenant la traversée par bateau et le transport en mini-bus jusqu’à Kuta pour un montant de 400 000 Rp soit 25 € pour deux personnes.
Sur place, pratique et pas cher, la location d’un scooter
Comme partout en Indonésie, la location d’un scooter se fait très facilement et pour pas cher. Souvent le prix à la journée s’élève à 5000 Rp soit environ 3€. Pourquoi s’en priver ?
Les différents lieux indiqués dans cet article sont très facilement accessibles en scooter. Le plus loin est Selong Blanak mais la route est plutôt correcte. De Kuta, pour donner une idée des temps de déplacement, Selong Blanak est accessible en 30 mn si l’on ne fait pas d’arrêt sur le parcours. Mais si vous êtes curieux comme nous de la vie des gens, vous mettrez 1h ou 1h30 ! Pour être précis, nous avons découvert les principaux lieux présentés sur cinq jours soit environ un site/plage par jour…
Une offre de logements très variée
Il est souvent délicat de conseiller tel ou tel type de logement. A Kuta, l’offre est importante et à tous les prix. Nous pouvons simplement précisé que nous avons passé un très bon séjour au Segara Anak. Des bungalows placés en arrière de la rue, donc plutôt au calme, et organisés autour d’une petite piscine, le tout dans un jardin soigné. Cet hôtel est situé sur le front de mer mais à deux cents mètres de l’animation de la ville. Un accueil charmant, aux petits oignons…
Le soleil, la mer bleue, toute la vie toute la vie…
C’est Claude Nougaro qui parle ainsi dans la chanson « A bout de souffle » et lorsque j’écoutais ces paroles dans ma jeunesse, j’imaginais un paysage qui devait ressembler à celui-ci. Pour ceux qui connaissent ce morceau, rassurez-vous, nous n’avons strictement rien cambriolé, et si nous étions tout de même essoufflés, ce n’était pas à cause d’une course poursuite mais par la longueur des plages parcourues et du sable parfois mouvant qui rend la marche difficile! En somme, que du bonheur!
Concrètement elles sont où ces plages? Nous en avons parcourues quatre principalement: Segar et Tajun An à l’est de Kuta, Selong Blanak à l’ouest et enfin la plage de Kuta. Nous avons eu un coup de coeur pour Tajun An, sa forme en cercle quasi parfait, des rochers aux extrémités tombant dans la mer, un sable blanc et une eau turquoise transparente. En revanche, les quatre plages ne présentent pas d’intérêt pour la pratique du snorkeling, les poissons ayant déserté le secteur. Très peu d’aménagement dans les trois premiers cas, quelques gargotes à la déco très locale.
Segar beach
La plus sauvage des trois, un brin moins photogénique mais jolie tout de même. Moins grandiose mais vous pourrez peut-être jouer les Robinsons, en effet elle semble désertée par les touristes.
Plage de Tanjun An
C’est notre coup de cœur! Très vaste, elle présente toutes les caractéristiques d’une plage paradisiaque et surtout pas encore bétonnée, un peu à l’écart de toute agglomération. Pour le côté pratique, nous avons déjeuné dans une des trois ou quatre gargotes présentent sur la plage. Pas cher et très bon…
Plage de Selong Blanak
C’est la plage des surfeurs! Elle possède un petit port de pêche au sud qui lui donne un côté charmant. Lors de notre passage, surprise! Un troupeau de bovins transitait, par la plage, d’une pâture vers une autre…
Troupeau de bovins en transit
La plage de Kuta
Dernière présentée dans cet article mais pas dénuée d’intérêt pour autant. Malgré des aménagements bétonnés que l’on juge disgracieux, la plage de Kuta est très jolie en elle-même. Nichée dans le creux d’une baie et fermée par des falaises imposantes de part et d’autre, elle est relativement peu fréquentée. Pour l’atteindre, il faut traverser une large rue empruntée par des véhicules bruyants et des esplanades en cours de finition dont le design nous ramène à la période style années 60 des Merlins plages sur la côte vendéenne. Complètement démodée en France mais qui semble bien s’exporter ici…
Parallèlement, et pieds de nez à ce que nous écrivons plus haut, un projet pharaonique sur la partie ouest de la baie verra sans doute le jour d’ici quelques années. Hôtel très haut de gamme au design contemporain très classe qui paraît en total décalage avec la vie quotidienne des habitants et surtout avec les infrastructures publiques, rues, routes, trottoirs pas terminés ou pas fait du tout!
Projet de construction d’un hôtel très haut de gamme à l’ouest de la plage de Kuta
La côte recèle encore bien d’autres plages que nous n’avons pas eu le temps de découvrir, notamment celle de Mawun pour laquelle nous avons lu beaucoup d’éloges… D’autres sites connus pour leurs spots de surfs que nous n’avons pas visités considérant ces derniers de faible valeur comparés aux spots d’Hawaï sur lesquels nous avons surfé de nombreuses fois.
Non, je déconne, on n’est jamais monté sur une planche!
Quand la poussière vaut de l’or!
Selon le Routard, ce sont les compagnies américaines qui ont commencé à exploiter le site puis laissé tomber par manque de rentabilité sans doute. Les habitants ont poursuivi l’exploitation en creusant des carrières à la pelleteuse. Chaque famille se fait acheminer un camion d’un mélange de terre-cailloux et tente de récupérer la poussière d’or contenue à l’intérieur. Nous n’avons pas réussi à savoir si le travail de forçat que cela exige en valait la chandelle mais pour nous cette activité relève d’une curiosité et d’un exotisme certains. Chaque atelier possède un ou plusieurs pilons composés de 2 masses qui mettent en poussière le minerai. Ce qui est étrange est le matériel en lui-même et le bruit engendré par celui-ci dans la campagne. La suite du processus est du domaine de l’orpailleur mais nous ne savons pas avec quel procédé. La poussière du minerai est placé dans un réservoir d’eau rendu imperméable par une bâche plastique mais de quel procédé s’agit-il? Par décantation, par électrolyse… Si vous avez des infos, n’hésitez pas!

Carrières creusées par des pelleteuses, les camions font la queue pour être chargés afin d’acheminer leur contenu vers les ateliers
Le fonctionnement des pilons dans les ateliers en images…
La production agricole et l’artisanat traditionnel dans l’économie locale
Le pastoralisme
A Kuta, pas d’enclos ! Nous avons fréquemment rencontré au bord des routes des troupeaux de bovins et caprins dirigés par un vacher ou un berger. Certes, il s’agit avant tout de petits troupeaux mais l’entretien des bas-côtés semble être assuré par ce mode de gestion, de quoi mettre au chômage nos agents chargés de la voirie si cela se pratiquait en France ! En réalité, il n’y a pas réellement de bas-côtés… Par ailleurs, l’étable se limite à une construction sommaire faite de bambous et d’un toit de chaume ou recouverte de tôles.
Du haut en bas : Proche de Kuta, le vacher et son troupeau et l’étable en bambous recouverte de tôles
Du producteur au consommateur, la culture du tabac
La culture du tabac en elle-même ne constitue pas une originalité régionale. En revanche, un circuit court dans le domaine n’est pas commun dans nos campagnes. Ici, sur les marchés nous rencontrons des vendeurs de tabac. Celui-ci provient des champs cultivés dans la région.
La fabrication des bottes de chaume pour les toitures traditionnelles
Sur la route menant à Selong Blanak, sur le bord de la route est installé un atelier de fabrication de bottes de chaume. Des femmes assemblent des tiges de paille de graminée (espèce indéterminée…) séchées afin de créer des bottes de chaume destinées à la confection des toitures traditionnelles.
Un habitat traditionnel spartiate
Dans les campagnes, la maison traditionnelle est faite de matériaux végétaux du sol à la toiture : ossature bois, panneaux tressés en bambou pour les murs et cloisons et toit de chaume. Dans les hameaux et les villages sont installés des sortes de petites terrasses appelées « berugak » et qui permettent aux gens de s’installer au sec. C’est un lieu de rencontre très utilisé par les locaux.
En ville, entre maintien des traditions et développement touristique
L’observation des villages et des villes en Indonésie permet de dégager des tendances dans l’aménagement urbain. Les habitations et commerces s’organisent autour des grandes rues de la ville. A Kuta, deux grandes rues rejointes par une transversale constituent la colonne vertébrale. De très nombreux warungs se sont développés tout le long des rues entre lesquels s’intercalent des commerces de vêtements et de petits ateliers en tout genre…
Un marché vivant
Le marché de Kuta est installé à l’ouest du bourg. Il faut y aller le matin avant 10h pour profiter de la présence des vendeurs de produits alimentaires, légumes, fruits, poissons, viandes… installés à même le sol sur un tissu ou une bâche plastique.
A l’intérieur du marché couvert, des stands de vêtements dans lesquels des couturières réparent ou fabriquent des vêtements à la demande.
L’ensemble est pittoresque, cela ressemble un peu à un grand livre ouvert sur le fonctionnement de l’économie locale, ses productions et spécificités.
Mettons-nous dans l’ambiance du marché…
Je ne reconnais plus personne en… motorbike !
En ville, à la nuit tombée, les rues principales constituent le terrain de jeux des jeunes (mais aussi des moins jeunes parfois). S’agit-il d’un concours secret sans gagnant ? Le but semble de faire le plus de bruit possible et « à la Go fast » en deux roues avec échappement libre et pourquoi pas sans lumière (sans lumière est une constante en Indonésie) pour pimenter l’affaire !! Cela ne ressemble pas à une rencontre de petits délinquants mais plutôt à un balai de motorbike faisant des allers-retours dans les rues. Rien de bien méchant mais qui nous a marqués à Kuta…
Dans le même temps, les warungs s’activent et sortent les barbecues jusqu’à investir littéralement la chaussée. Les poissons se sont donné rendez-vous ici ! Ambiance sympa où chacun fait son choix sur l’étal.

Le soir venu, les warungs étendent leur étal de poissons à griller jusque sur le trottoir
« Si j’aurais su, j’aurais venu… »
Vous l’avez compris, nous avons aimé Kuta et sa région. La côte est magnifique et la vie locale est authentique. Pays, paysan, paysage dit-on parfois pour qualifier une région naturelle en France, ces mots ont ici une vraie signification, les paysans aux pratiques traditionnelles et la vie rurale qui en découle façonnent les paysages. A découvrir les yeux ouverts !
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